Heureusement que la nature est là
Voilà une semaine qui s'achève et non!
Ça n'était pas des vacances...
Quatre ans que l'on me parle d'inaptitude !
Depuis septembre je la retardais afin de pouvoir assumer ce mois et demi à deux mois sans salaire et puis le troisième anniversaire de mon erreur médicale et son premier arrêt est arrivé.
Première surprise, on ne tenait pas compte des reprises qu'il y avait eu entretemps. Mais tout passe.
Puis l'expert de la CPAM m'a convaincue qu'il me fallait voir l'assistante sociale pour le dossier d'invalidité.
Je n'ai cessé de respecter à la lettre tout ce qu'on me conviait à exécuter. De questions en réponses (souvent mauvaises), de sons de cloche à d'autres, plus ou moins les sources concordaient. Quand il n'y avait pas d'erreurs bien sûr.
Le deux juillet, j'étais inapte temporaire, le 3 juillet inaptitude à la station debout prolongée et au poste de travail avec pension d'invalidité. Le 13 juillet le médecin de l'AIMT a été voir mon employeur afin de voir le possible reclassement qu'il pourrait y avoir, mais rien n'était possible. Le 17 juillet j'avais donc une inaptitude définitive à la station debout prolongée et à toute manutention, à l'ensemble des postes existant dans l'entreprise. Juste une possibilité de poste assis à temps partiel. Ainsi, tout était clair, j'envisageais ma reconversion non pas en totale sérénité, mais il s'en fallait de peu.
Restait le côté matériel, mais l'invalidité pourvoirait un peu. L'expert m'avait dit chaque mois, l'assistante sociale m'a annoncée trimestrielle ! Tout lasse !
La médecine du travail m'a dit dans un mois à compter du 17 juillet vous devrez avoir tous vos papiers et votre argent, afin de vous inscrire aux ASSEDIC. J''avais contacté un organisme de formation pour une formation d'écrivain public, j'ai pris rendez-vous avec la banque en promettant le 17 août que tout serait réglé, je la vois le 2 août, L'ANPE m'a dit de m'inscrire sans délai aux ASSEDIC, ce que j'ai fait, J'ai donc rendez-vous le 1er et l'ANPE devait suivre.
Mais tout ça, c'est une chose qui s'appelle la loi ! Non, il y a aussi la jurisprudence, le Code du travail et les articles aussi nombreux que variés qui sont toujours intéressants quand on en a besoin, mais qui ne servent plus à rien quand tout est déjà projeté.
Qui suis-je donc, moi, pour oser faire des projets ? Encore un moment de rêverie qui me coûte très cher ! Alors conclusion tout le monde donne des conseils différents, les dossiers se montent, se détruisent, se noient, se perdent, mais qu'en est il ?
Rendez-vous ce matin à neuf heures au cabinet comptable qui gère l'établissement de mon employeur. J'y allais avec mon premier CV, puisque la jurisprudence demande que mon patron dispose d'un délai supplémentaire pour trouver lui-même l'endroit où je vais être reclassée.
25 ans dans la restauration c'est rapide et puis j'ajoute projet et la formation convoitée. Ceci dans l'espoir que tout le monde se conforte dans l'idée que j'ai pris les devants, que je sais ce que je veux, enfin... j'ai des contacts, des conseils, j'ose y croire, quand il y a bientôt trois mois je plantais ma grève à Paris sourire aux lèvres, parce que j'y croyais aussi.
Elle est sympathique la comptable, je sais bien que c'est pour que je ne manque de rien, mais ce qu'elle m'annonce, quelle déveine, un entretien prévu le neuf pour le licenciement, alors je lui rappelle le 17 août pour clôturer tout ça, mais non... Pas du tout, pour ça.... Septembre... et puis la prime de licenciement ce n'est pas énorme, oui, mais les 34 jours de congés payés?
Ah non, pas de congés payés puisque j'étais en maladie je perds tout !
Je n'ose même pas demander mes dix-huit ans d'ancienneté, tant j'ai peur que la jurisprudence intervienne et que le Code du travail ne me saute au visage.
Je ne comprends plus rien, elle me demande où je pense que j'aurai une chance de travailler, mais je veux faire ma formation...
Mais non, elle doit s'occuper du reclassement.
Malheureusement, je n'ai pas pensé, jamais travailler à Fréjus. Alors, elle avance des associations, comme ça dit-elle, à temps partiel c'est bien et le soir je ferai mes cours. Mais oui bien sûr, si le programme est déjà établi... avec la guigne que je traine derrière moi, ça va marcher... je ne sais pas elle me parle aussi de bénévolat en associations, mais je ne comprends pas le bénévolat en reclassement ? Probablement le gouvernement a-t-il peur que les invalides encore sains d'esprit si ce n'est de corps, puissent avoir besoin d'occupation. Il s'occupe de leur santé mentale au lieu de penser à faire de sorte qu'ils se nourrissent et se logent.
Tout casse !
Alors si je me le raconte dans quelques mois, peut-être que je trouverai ça drôle, mais je n'arrive qu'à imaginer la tête de la banquière quand je vais lui dire le 2 août que la médecine du travail m'a raconté des conneries et que ses sous elle fera comme moi elle les attendra...
Géniale en définitive cette semaine, productive, les surprises comme on les aime, l'invalidité mi-septembre, mes indemnités, pareil, le chômage non parce qu'ils tiennent compte de mes indemnités, enfin depuis le 30 juin plus rien, pas même un euro symbolique, rien, et je semble avoir l'air surprise en plus ?
C'est le monde à l'envers !!!
Enfin la bonne nouvelle c'est que ce week-end je vais pouvoir chercher des associations qui me brancheraient pour que la comptable puisse envoyer les CV lundi parce qu'après c'est les vacances... on ne sait jamais ?
Et puis je peux toujours demander un acompte à mon patron, bien oui vu le montant que je vais toucher autant tout perdre maintenant.
Mais surtout, surtout, je vais chercher dans le code du travail, oui, je vais faire des courriers à la médecine du travail ; à l'assistante sociale, à l'expert, à l'ANPE, à une des personnes du ministère, puisque personne ne savait et bien j'aurai au moins le mérite de leur apprendre toutes ces nouveautés.
À part ça, dehors le soleil brillait, les cigales chantaient et le comble du bonheur pour moi c'était de voir des dizaines de pins parasols, tout autour, des chênes, enfin toutes ces énormes branches noueuses aussi amples et épanouies qu'un tronc d'olivier.
Oui, il manquait un olivier pour ce soit parfait, alors je l'ai cherché comme on cherche la paix, mais je ne l'ai pas trouvé.
On s'en moque la vie est belle, alors vive la vie ! Il nous reste l'ombre tranquille d'un pin parasol, qui lui se moque de toutes ces choses, il scintille au soleil de ses milliers d'aiguilles dialoguant paisiblement avec le chêne son voisin qui lui, laisse passer l'astre lumineux . Ils me feraient presque oublier tous ces tracas inutiles. J'espère que la banquière appréciera une photo. Et vous ?
Sourire (jaune), mais sourire quand même ...
Bon week-end à tous et toutes.