Ah la surprise du chef !

Je suis fort habituée aux saugrenues en cette année 2007, enfin on se fait à tout…

J'ai toujours la chance auprès de moi, le soleil, la mer, les oiseaux, les cigales, et la factrice qui quand elle ne m'oublie pas (elle ne m'oublie jamais) se charge de m'apporter les nouvelles qui me réjouissent profondément.

Ainsi ce matin, alors que le soleil se levait, je décidais d'appeler l'assistante sociale afin de savoir que faire avec ce dossier d'invalidité. Oui, non pas que je ne sache pas remplir les formulaires, mais je dois manquer de subtilité, car les courriers reviennent trop souvent.

J'ose penser que la diplomatie de l'administration et des fonctionnaires me protège de mes fréquentes erreurs.

Ah quelles belles vacances que celles-ci ! L'assistante sociale de la CPAM. En douceur, (elle est très gentille, vraiment) elle m'explique.

La notification de mes indemnités qui prennent effet dès le premier juillet, je dois la photocopier en plusieurs exemplaires.

Pour mon employeur, pour la prévoyance, pour l'ANPE, pour les ASSEDIC enfin de multiples administrations, joie intense que je ne peux dissimuler.

Puis il me faut remplir le document que je vais leur renvoyer. Alors là, ça se corse…

Effectivement, j'avais besoin de son aide. Je dois écrire que je suis non salariée, alors que jusqu'à preuve du contraire je n'ai pas encore ma lettre de licenciement.

Puis mes indemnités journalières perçues par jour. Ouf, je comprends, pas de problèmes.

Enfin le montant trimestriel de ma prévoyance me dit-elle sympathique en me donnant la réponse 698 €88.

Voilà que ça recommence, ma blondeur d'origine reprend le dessus, ma gaucherie naturelle attaque, (je suis gauchère) et la féminité qu'on m'accorde les trois réunies, c'est une catastrophe, une tare imparable, je soupçonne même mon ouïe de me jouer un vilain tour.

Je lui demande de répéter très calmement, alors en articulant elle répète 698 €88 !

J'articule péniblement, quand même ce ne serait pas une erreur ? Je rappelle pour information les 273 €16 touchés pour cinq mois, mais, poursuit-elle 7 € 68 par jour.

Mais non, j'insiste, mais elle aussi… quelle chance elle est blonde aussi… Sûrement dois-je envoyer mes toutes dernières indemnités journalières avec un courrier afin de demander réparation ainsi qu'une rente de complément d'invalidité ?

Ne me jugez pas ingrate, la nouvelle serait bonne si je n'apprenais sans nulle virgule de travers que ma pension me sera versée tous les trois mois !

Alors là c'est vraiment la mauvaise surprise. Plus de ressources, rien, aucune, jusqu'à fin août, et ce, depuis le trente juin et je dois compter trois moïs ? Et ce sera donc trimestriel ? Oui me répond-elle …

Non je ne suis pas soupe au lait, mais résonne encore à mes oreilles la voix du médecin expert de la sécurité sociale me disant qu'il n'y aurait aucun problème cette somme me serait versée chaque mois. Mauvais son de cloche, pardon, non ce n'est pas une erreur, et puis que faire pour la prévoyance qui a déjà mis cinq mois pour me répondre la première fois, quand on sait (rires) que ce sont les vacances !

Enfin, c'était le petit déjeuner, le restant je savais et puis cette envie de raccrocher, très vite parce qu'étrangement écœurée.

Il n'y a pas mort d'homme, la vie continue, je me prépare à sortir, faire les photocopies, ne pas perdre de temps en palabres inutiles.

La photocopie, il y avait un verso au recto ! Pour une surprise, c'est une surprise ! Encore une, quelle journée.

Alors là je m'interroge, dans ma catégorie, je n'ai plus le droit de travailler ? Concert dans mes oreilles et en stéréo !

J'entends l'expert me dire que je pourrai travailler, mais que je peux perdre ma pension si mon salaire dépasse la pension, ce que je trouve juste tout à fait…

J'entends l'assistante sociale me dire, la même version, aucun problème…

J'ai souvenance de la médecine du travail qui écrit sur la fiche de visite, inaptitude à l'ensemble des postes existant dans l'entreprise, inaptitude définitive à la station debout prolongée et à toute manutention, possibilité de poste assis à temps partiel voire plus me dit-elle, mais en perdant ma pension.

Les réminiscences de ce que j'ai lu sur Internet aussi commencent aussi singulièrement à m'exaspérer.

Là, je lis noir sur blanc, une interdiction totale de travailler ? Alors pour une erreur médicale, suite à un accident du travail qui est passé en maladie ça n'est pas onze mois qu'on m'interdirait de travailler, mais la vie entière ?

J'ai décidé de me calmer, parce que c'est vrai, j'avais des démangeaisons, et puis je me suis dis que derrière l'article de Sara j'allais ajouter la surprise du chef, il me manque la toque, je suis certaine de l'obtenir maintenant. Je ne quitterai pas l'hôtellerie comme ça, vingt-cinq ans, elle me colle à la peau. En attendant, je vous dis à très bientôt, à l'allure où vont les choses, la cuisson est loin d'être terminée… (Sourires)